• Pour avoir une réponse complète à cette très bonne question, nous vous invitons à consulter le guide conceptuel.

    Il présente ce qu’est la capitalisation, dans quel cadre de référence elle se situe, et dans quels enjeux elle s’inscrit.

    Vous pouvez également consulter le Numéro spécial de la Santé en action de juin 2021 (n°456) consacré à la thématique suivante : «  Santé des populations : conjuguer données scientifiques et savoirs issus de l’expérience ». Plusieurs articles de ce numéro apportent des éléments explicatifs sur la capitalisation.

  • La capitalisation d’une action est effectuée par un accompagnateur, externe à cette action, afin d’aider son porteur à prendre du recul par rapport aux travaux menés et de garantir une grande liberté de parole. Cet accompagnateur organise et mène un ou plusieurs entretiens pour rendre explicite des connaissances implicites et faire émerger un discours sur l’action, son contexte et son déroulement.

    Le livrable final de la capitalisation d’une expérience est une fiche de capitalisation, qui reprend les grandes parties de la grille d’entretien et met en évidence les fonctions clés du projet, les stratégies mises en œuvre, les temps forts, etc.  Il s’agit de mettre en évidence le « comment » du projet. Chaque fiche de capitalisation compte entre 8 et 12 pages et suit une trame spécifique.

    L’intérêt d’une fiche de capitalisation porte sur la mise en lumière de différents éléments :

    • Les moments clés d’une action et comment les acteurs les ont gérés / traversés,
    • Les fonctions clés utilisées pour l’atteinte des résultats (participation, stratégies d’aller vers, prévention par les pairs, etc.),
    • Les compétences mobilisées,
    • Les partenariats mis en œuvre,
    • Les modalités d’implication des usagers.

    Ces éléments peuvent être regroupés sous le terme de « facteurs clés  » et ont pour vocation de :

    • Susciter la discussion et les échanges,
    • Inspirer d’autres acteurs dans la réflexion sur leurs propres actions,
    • Nourrir de potentiels nouveaux travaux de recherche,
    • Contribuer à des analyses transversales sur des thématiques liées.
  • L’expérience montre que la réalisation de plusieurs capitalisations sur une même thématique permet de faire émerger des enseignements transversaux et des sujets de discussion grâce aux expériences des acteurs rencontrés.

    Il est donc envisagé la production d’analyses transversales thématiques, qui présenteront ces enseignements transversaux et sujets de discussion et, en annexe, les capitalisation d’actions qui ont contribué à leur élaboration.

    Si une fiche de capitalisation est liée à une analyse transversale, le symbole suivant apparait sur sa présentation :

    Ces analyses transversales peuvent prendre des formes variées selon les thématiques abordées.

    Elles seront partagées, au fur et à mesure de leur élaboration, sur la page qui leur est dédiée du Portail CAPS.


  • La Capitalisation des expériences en promotion de la santé trouve son origine dans le projet InSPIRe-ID. Coordonnée par la Direction Générale de la Santé, cette « Initiative en santé publique pour l’interaction entre la recherche, l’intervention et la décision » réunit un grand nombre de partenaires dont l’objectif est d’élaborer un dispositif national de partage de connaissances en santé publique.

    Dans ce cadre, la Société Française de Santé Publique et la Fédération Nationale d’Education et de promotion de la Santé animent depuis 2016 la réflexion menée par le Groupe de travail national capitalisation (GtC), composé de représentant.e.s d’institutions, d’associations, de chercheurs et de personnes qualifiées[1].

    Le Portail CAPS s’inscrit dans le dispositif national de coordination de la capitalisation des expériences en promotion de la santé, co-piloté par la SFSP et la Fnes.

    Un Comité éditorial a été mis en place pour veiller à :

    • la bonne adéquation du Portail avec les attentes des utilisatrices et utilisateurs
    • la qualité des productions partagées sur le Portail

    Ce Comité éditorial est, pour la première année de fonctionnement du Portail, composé de membres du Groupe de travail national CAPS.


    [1] Aides, ARS Normandie, Collège de Médecine Générale, EHESP, Fabrique Territoires Santé, France Assos Santé, FNES, Institut Renaudot, IREPS Auvergne Rhône Alpes, IREPS Bourgogne Franche Comté, Le Réverbère, Promotion Santé Normandie, Promo Santé Ile de France, Santé publique France, Société Française de Santé Publique, Universités de Lorraine et de Côte d’Azur.

  • Le déploiement de la capitalisation est coordonné par la SFSP et la Fnes.

    Les membres du groupe de travail national capitalisation[1] sont impliqués dans la capitalisation des expériences en promotion de la santé depuis 2016. Certains produisent depuis quelques années des capitalisations.

    Retrouvez ici des Exemples de démarches de capitalisation portées par différents membres du groupe de travail national capitalisation

    De plus, depuis le début de l’année 2021, quelques dizaines d’acteurs ont bénéficié de la formation à la capitalisation des expériences en promotion de la santé, dans le réseau France Assos Santé notamment.


    [1] Aides, ARS Normandie, Collège de Médecine Générale, EHESP, Fabrique Territoires Santé, France Assos Santé, Fnes, Institut Renaudot, IREPS Auvergne Rhône Alpes, IREPS Bourgogne Franche Comté, Le Réverbère, Promotion Santé Normandie, Promo Santé Ile de France, Santé publique France, Société Française de Santé Publique, Universités de Lorraine et de Côte d’Azur.

  • La capitalisation se distingue de l’évaluation à travers deux éléments essentiels :

    • Elle ne fait pas l’objet d’une construction à priori d’indicateurs et d’outils de mesure des résultats.
    • Elle ne vise pas à démontrer l’efficacité, celle-ci étant démontrée par ailleurs à travers des questions et des méthodes spécifiques.

    Cependant, la capitalisation est centrée sur le « comment faire ? » et permet d’identifier des éléments clefs, des compétences, des organisations pour contribuer à déployer des stratégies dont l’efficacité sur la santé des populations et/ou la réduction des inégalités de santé par exemple est démontrée par ailleurs.

    Elle peut donc, non pas se substituer, mais enrichir l’évaluation de processus, en s’intéressant aux obstacles rencontrés, aux stratégies d’action etc.
    Elle participe forcément à comprendre et analyser les processus à l’œuvre dans le projet.

  • La démonstration de l’efficacité d’un projet n’est pas un critère exigé pour la réalisation d’une capitalisation.

    Cette démonstration est en effet souvent difficile et coûteuse à apporter.

    L’intérêt d’un projet peut porter autant sur (des éléments de) son processus, essentiels à sa réussite dès lors qu’il est clair que son efficacité relève de son inscription dans des stratégies de promotion de la santé.

    On sera dès lors intéressé à identifier et comprendre les stratégies, les méthodes ou outils que certaines équipes ont développés pour, par exemple, aller vers des publics qui « échappent » aux interventions habituelles, tenir compte de différences culturelles, de niveaux faibles de littératie en santé, etc.

    Lors d’une capitalisation, nous nous intéressons bien entendu à l’évaluation qui a porté sur le projet car elle permet de comprendre ses impacts, mais aussi ses effets – pour les publics, pour les professionnels, pour la structure, etc.

    C’est principalement autour des enseignements permis par cette évaluation que vont porter les échanges lors d’une capitalisation.

  • Les rôles d’accompagnateur et de contributeur(s) sont décrits dans le Cahier pratique de la capitalisation des expériences en promotion de la santé.

    L’accompagnateur est le tiers facilitateur de la démarche de capitalisation

    Comme son nom l’indique, l’accompagnateur a pour fonction d’accompagner le processus de capitalisation. Il joue un rôle de tiers et favorise l’expression des parties prenantes dans une posture de neutralité bienveillante. Il est un facilitateur permettant de décrire des mécanismes, des choix méthodologiques, d’approfondir les éléments de l’analyse, etc. Il joue un rôle de maïeuticien facilitant l’émergence, l’organisation de ces savoirs.

    • Il valide la pertinence du projet pour une démarche de capitalisation.
    • Il définit avec les porteurs la question principale de la capitalisation.
    • Il mène le ou les entretiens auprès des acteurs concernés.
    • Il analyse les données recueillies.
    • Il rédige le document de capitalisation en lien avec les contributeurs.
    • Il contribue à l’animation du dispositif national en alimentant le Portail CAPS, le cas échéant.

    Il est le garant du cadre éthique et du respect des objectifs de la démarche de capitalisation.

    La réalisation d’une capitalisation mobilise en moyenne 5 jours de travail de l’accompagnateur : préparation, réalisation du ou des entretiens, analyse et rédaction du document partageable.

    Le(s) contributeur(s) disposent d’une connaissance du projet et de son histoire

    L’ensemble des acteurs contribuant à la promotion de la santé peuvent être impliqués : il peut ainsi s’agir de professionnels spécialisés en promotion de la santé ou de professionnels d’autres champs (sanitaire, social, éducatif, médico-social, développement durable, etc.).

    Les contributeurs sont à la fois les porteurs du projet, c’est à dire les acteurs qui l’ont initié, développé, mis en œuvre pour la structure porteuse, mais également les partenaires, internes ou externes à la structure et les publics concernés.

    Ils apportent les informations sur le projet.

    La nature et le nombre des contributeurs dépendront de l’axe développé dans la capitalisation. En fonction des objectifs de celle-ci, un ou plusieurs contributeurs peuvent être associés.

    Pour que les informations recueillies soient aussi précises que possible, il est nécessaire qu’au moins l’un d’entre eux soit porteur de l’histoire du projet depuis sa genèse. En effet, les données concernant le contexte, les conditions d’émergence du projet etc. sont des éléments essentiels à partager.


  • Si vous souhaitez qu’un projet que votre structure porte ou a porté fasse l’objet d’une capitalisation, plusieurs éléments doivent être pris en compte :

    • Pour un accompagnateur, mener une capitalisation selon la méthode CAPS correspond à, au minimum, 5 jours de travail (pour une capitalisation simple avec un nombre limité d’entretiens).
    • L’accompagnateur doit être extérieur à l’action capitalisée :  il ne doit pas, dans l’idéal, avoir été partie prenante du projet capitalisé, afin de garantir sa capacité de prise de recul par rapport au récit d’expérience.

    Cet exercice peut donc représenter un certain investissement en temps. Il est recommandé d’inscrire la capitalisation au moment de la conception du projet, en complément des démarches envisagées d’évaluation, afin qu’elle soit intégrée au calendrier et au budget.

    De plus en plus d’actrices et d’acteurs sont formés à la capitalisation. Si vous souhaitez bénéficier d’une intervention extérieure pour capitaliser un de vos projets, vous pouvez ainsi nous contacter via le formulaire de Contact du Portail.

    Nous pourrons échanger ensemble sur les ressources disponibles aux niveaux national ou régional pour répondre à votre demande.

  • De plus en plus d’actrices et d’acteurs sont formé.es à la capitalisation, dans diverses régions, par exemple dans les IREPS.

    Si vous souhaitez bénéficier d’une intervention extérieure pour capitaliser l’un de vos projets, vous pouvez nous contacter via le formulaire de Contact du Portail.

    Nous pourrons échanger ensemble sur les ressources disponibles au niveau régional pour répondre à votre demande.

  • Il s’agit ici d’une question cruciale à laquelle l’ensemble des acteurs de la capitalisation sont confrontés.

    Une des principales réponses consiste en l’intégration d’une démarche de capitalisation au moment d’une demande de financement pour le projet concerné, c’est-à-dire en amont de la mise en œuvre du projet. En effet, dans d’autres domaines, comme par exemple celui de l’aide au développement, il est depuis plusieurs années usuel d’intégrer une étape de capitalisation, en complément d’une évaluation, dans les projets et leurs budgets, au moment des demandes de financement.

    Une autre façon est de s’inscrire dans des démarches de capitalisation portées aux niveaux national ou régional, par différents acteurs (SFSP, IREPS, etc.), sur différentes thématiques, en étant attentif aux appels à contribution éventuels.

    Enfin, un dialogue avec vos partenaires et financeurs principaux peut être envisagé pour disposer d’une enveloppe financière dédiée à la mise en œuvre de travaux de capitalisation sur vos projets.