« La capitalisation est complémentaire de l’accompagnement méthodologique, cela permet de mieux comprendre ce qui marche vraiment dans les projets. »

01/03/2023

Adeline Dubromel – FEMAS HDF

Adeline Dubromel

Chargée de projets prévention à la Fédération Régionale des structures d’exercice coordonné en Hauts-de-France (FEMAS HDF) (Fédération membre du Réseau AVEC Santé)

Pourquoi avez-vous participé à la formation CAPS ?

Adeline Dubromel : Je me présente, je suis chargée projets prévention et promotion de la santé à la FEMAS Hauts-de-France. Mon rôle est de développer les pratiques préventives chez les professionnels de santé et d’accompagner les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) dans la mise en place d’actions de santé publique.

J’ai participé au printemps 2022 au module de formation continue « Capitaliser les savoirs issus de l’expérience en santé avec CAPS », organisé à l’EHESP. Notre fédération souhaite développer l’activité de capitalisation, que nous valorisons auprès de notre ARS, et c’est dans ce cadre que je me suis formée.

Pouvez-vous nous présenter le projet que vous avez capitalisé ?

Dans le cadre de la formation CAPS, nous faisons une mise en situation, c’est-à-dire que nous expérimentons une capitalisation. , j’ai capitalisé un projet mené par la MSP de la Ville d’Hautmont. C’est un projet, créé dans le cadre d’un appel à projets, qui porte sur le dépistage organisé des cancers  : il consiste, entre autres, à la mise en place et l’animation d’ateliers de sensibilisation aux dépistages organisés des cancers du sein et colorectal organisés à l’extérieur de la MSP, au sein des structures sociales et médico-sociales. C’est un projet porté par en pluriprofessionnalité, qui s’adresse  à des professionnels de santé et qui permet d’aller vers des groupes d’usagers de la MSP (notamment ceux qui ont des freins vis-à-vis des dépistages : mauvaise littéracie, etc.).

En quoi la démarche de capitalisation a changé votre compréhension du projet ?

J’ai accompagné la construction méthodologique du projet, en amont mais je n’avais aucune idée, avant de mener la capitalisation du projet, de la manière dont celui-ci s’était déroulé. Avant de commencer, je pensais que la dimension partenariale du projet était l’élément clé de ce dernier. Je suis donc partie avec comme question de capitalisation, au départ : « comment la dimension partenariale a-t-elle permis la réussite du projet ?»

En interrogeant l’un des porteurs du projet, je me suis rendu compte que ce n’était pas la bonne question à poser ! Finalement, sur le terrain, la dimension partenariale a été la plus grande difficulté du projet. J’ai compris que les équipes des maisons de santé ne sont pas que des équipes qui travaillent entre elles, mais aussi et surtout des individus – des personnes à part entière qui ont chacune leur métier avec leurs propres compétences, toutes complémentaires entre elles. Le projet m’a permis de changer de vision sur le rôle des diététiciens, ce sont de véritables éducateurs à la santé.

Grâce à mon rôle d’accompagnatrice à la méthodologie dans le montage du projet, j’avais  aussi constitué une base de corpus bibliographique, notamment autour des dépistages organisés des cancers. Cela m’a aidé à analyser et mettre en perspective le projet que j’ai capitalisé.  

Comment la capitalisation s’intègre désormais dans votre pratique ?

Comme je le disais, la FEMAS souhaite développer et valoriser ces démarches de capitalisation. Je trouve ça utile, car capitaliser permet de découvrir de nouveaux enseignements sur les projets : quand on creuse, on comprend mieux ce qui marche vraiment !