Addictions, activité physique et participation des personnes vivant l’expérience de la déficience intellectuelle : la recherche participative PowerPID

PowerPID est une recherche interventionnelle visant à prévenir les conduites addictives par l’activité physique adaptée chez les personnes vivant l’expérience de la déficience intellectuelle. Portée par un partenariat interdisciplinaire et pluriprofessionnel, elle se distingue par l’implication active des personnes concernées dans sa mise en œuvre et son évaluation. Qu’est-ce qui a permis à des professionnels évoluant dans des milieux variés de travailler main dans la main ? Comment les personnes concernées ont-elles intégré ce partenariat et quelle approche a été adoptée pour favoriser leur pouvoir d’agir ?

La capitalisation, centrée sur le dispositif de recherche interventionnelle, donne à voir les stratégies déployées, les obstacles rencontrés et les leviers mobilisés par les acteurs. Co-construction d’outils avec les personnes concernées, reconnaissance mutuelle des expertises, symétrisation des rapports de pouvoir… autant d’éléments clés pour contribuer à l’autodétermination des personnes déficientes intellectuelles.

03/12/2025

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Ben Lakhdar Christian
Professeur des universités Université de Lille (UMR 9221 - LILLE ECONOMIE ET MANAGEMENT - LEM) LEM Lille Economie Management UMR 9221
christian.ben-lakhdar@univ-lille.fr

D’Arripe Agnès
Enseignante-chercheure Université Catholique de Lille (HADéPaS - ETHICS EA 7446) Hadépas - ETHICS EA 7446

Routier Cédric
Directeur de recherche Université Catholique de Lille (HADéPaS - ETHICS EA 7446) Hadépas - ETHICS EA 7446

Divry Sacha
Chargée de mission Hauts-de-France Addictions

Desaegher Antoine
Enseignant / coordinateur en activité physique adaptée à la santé DK Pulse

Présentation de l’intervention

Contexte

La déficience intellectuelle se caractérise par une diminution permanente et durable des facultés intellectuelles, s’exprimant de manière et d’intensité variables selon les personnes. Quelles conséquences pour les personnes qui vivent avec une déficience intellectuelle ? Des limitations en termes de réflexion, de conceptualisation, de communication, de mémorisation…, s’installant avant l’âge adulte. Cela entraîne des conséquences en termes d’autonomie et d’adaptation qui peuvent constituer des situations de handicap. Dans la vie quotidienne, les personnes concernées font face à des difficultés « dans le domaine de l’apprentissage, dans la capacité à mener une vie indépendante, à trouver un emploi ou des activités satisfaisantes, ainsi qu’à construire et à entretenir des relations sociales[1]. ».

La déficience intellectuelle concerne 1 à 3 % de la population. Très peu de travaux sont consacrés aux addictions chez les personnes déficientes intellectuelles (PDI) et permettent de documenter leurs modes et niveaux de consommation. Une large étude récemment menée grâce à l’adaptation des outils d’évaluation a permis de montrer qu’ils rejoignaient globalement ceux de la population générale2. En revanche, l’accès aux soins et aux dispositifs et interventions de prévention rencontre de nombreux obstacles : manque de formation des professionnels, stigmatisation, méconnaissance des usages, inadaptation des outils et fonctionnement en silo des institutions, etc.1,[2].



[1] Van Der Nagel, J.Van Horsen, S.Van Dijk, M. Et Veltman, R. Consommation de substances chez les personnes en situation de déficience intellectuelle. Dépendances. 2021. 69, 21-23.

[2] Ben Lakhdar, C., Massin, S. et la délégation régionale de « Nous Aussi » et l’UNAPEI Hauts-de-France Le Thermomètre de la santé : usages de tabac, d’alcool et de cannabis chez les personnes en situation de handicap intellectuel. Alcoologie et Addictologie. 2024. 44(2), 14-22.