Présentation de l’intervention
Présentation de la structure
Fondée à Rennes en 1999, Liberté Couleurs est une association d’éducation pour la santé qui intervient principalement auprès des jeunes, mais également de publics vulnérables. Ses activités sont structurées en deux pôles : le Pôle « Vivre ensemble » qui comprend les thématiques « vivre ensemble », « vie affective et sexuelle », et « usages numériques » et le Pôle « Consommations de produits psychoactifs »[1]. En transversal pour ses différentes thématiques d’intervention, l’association travaille sur le développement et le renforcement des compétences psychosociales des personnes concernées par les actions. L’équipe est, en 2021, composée de 11 permanents et de bénévoles.
Contexte
Le Pôle « Vivre ensemble » est plus ancien dans l’association ; initialement, c’est « Vie affective et sexuelle » qui était la thématique phare de l’association. Ce Pôle avait mis en place des partenariats renforcés avec les acteurs Jeunesse du département d’Ille-et-Vilaine, notamment dans différents quartiers de la ville de Rennes, tels qu’une Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) ou un Espace Jeunes. Une relation de confiance et des habitudes de travailler ensemble étaient ainsi déjà inscrites avec ces interlocuteurs.
Depuis quelques temps, certains de ces acteurs Jeunesse sollicitaient Liberté Couleurs concernant des questions sur les consommations de produits psychoactifs des jeunes, en lien également avec des enjeux liés au trafic de drogue dans certains quartiers. Ces acteurs se trouvaient relativement démunis et sans interlocuteurs pour les aider à aborder ces questions avec les jeunes.
Par ailleurs, certaines structures comme les Points Information Jeunesse faisaient appel à Liberté Couleurs pour disposer de la « Malle de prévention[2] », dispositif développé par le collectif « L’Orange bleue »[3] de réduction des risques en milieu festif en Bretagne, dont Liberté Couleurs est co-porteur avec l’Association Addictions France. Ces structures étaient ainsi déjà sensibilisées aux enjeux liés aux consommations de produits psychoactifs et également demandeuses d’un accompagnement sur cette thématique. Ce projet est donc né du besoin exprimé par les acteurs Jeunesse partenaires de Liberté Couleurs d’être accompagnés et outillés sur la thématique des consommations de produits psychoactifs.
Il s’inscrit également dans la logique de certaines priorités fixées par le Plan national de mobilisations contre les addictions[4], porté par la MILDECA pour la période 2018-2022 : importance de la formation des acteurs Jeunesse à la promotion du développement des compétences psychosociales et leur renforcement de capacités quant au repérage précoce.
Objectifs
Dans ce cadre, Liberté Couleurs a souhaité développer une formation-action à destination des acteurs Jeunesse afin de les accompagner dans la prévention et le repérage des conduites addictives liées aux consommations de produits addictifs. Il s’agit ainsi de leur permettre d’acquérir des connaissances sur les conduites addictives et de les sensibiliser au repérage et à l’orientation des jeunes selon leurs souhaits et situations, via une formation suivie de la coanimation d’actions auprès de ces jeunes.
Pour les jeunes, ce projet vise à permettre des échanges autour des représentations et comportements liés aux conduites addictives, contribuer au développement de leurs compétences psychosociales, transmettre des messages de prévention et de réduction des risques et les aider à identifier les structures ressources.
Un des points d’attention majeurs de cette démarche est de contribuer au développement d’une culture commune sur un territoire entre les acteurs Jeunesse et avec les structures ressources comme les Consultations Jeunes Consommateurs[5] (CJC), car les jeunes circulent, rencontrent ainsi différents professionnels dans différentes structures et qu’une entraide est possible et souhaitable.
Calendrier général de la démarche
Principaux éléments saillants
L’appui sur diverses ressources pour construire la démarche
Comme indiqué, c’est à la suite de diverses sollicitations informelles d’acteurs Jeunesse que le Pôle « Consommations de produits psychoactifs » de Liberté Couleurs a décidé de développer un projet de formation-action. Pour ce faire, Anais Thoron s’est appuyée sur diverses ressources telles que, entre autres :
Par ailleurs, les modalités d’intervention ont été élaborées en cohérence avec les principes d’intervention de Liberté Couleurs. Par exemple, utiliser la thématique de la « soirée entre jeunes et des risques qui lui sont associées » pour aborder la question de la consommation de produits psychoactifs, en utilisant entre autres les questions suivantes: « Qu’est-ce qu’il se passe en soirée ? C’est quoi selon vous une soirée réussie ? ». Cette approche est pour l’association plus efficace que d’entrer dès le début de l’action de prévention par des questions autour des consommations de produits psychoactifs.
Un projet développé en 2019-2021 sur deux territoires bretons
Le projet a été financé par la Mildeca Ille-et-Vilaine. Une première demande a été déposée en 2019 et le financement a été obtenu, ce qui a permis de lancer la démarche sur le territoire de Rennes Nord. Un nouveau financement, en 2020, a facilité le développement de l’action sur le territoire de Vitré Communauté. Ces financements sont malheureusement non pérennes et ne couvrent pas l’ensemble des dépenses du projet : l’association a choisi de recourir à ses fonds propres pour compléter le montage financier du projet.
Sur chaque territoire, un projet élaboré en quatre principales étapes
Pour chaque territoire, le projet s’articule autour de quatre temps principaux :
Une phase de diagnostic sur les besoins et envies des acteurs Jeunesse du territoire
Dans un premier temps, il s’agit d’identifier les structures participantes à cette formation-action. Ce travail est facilité par les liens entre Liberté Couleurs et les acteurs des territoires d’implantation de l’action. Sur le territoire de Vitré, la présence d’une coordinatrice du CISPD (Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance[6]) a facilité la mise en réseau des acteurs impliqués (sélection des participants et construction du calendrier de la formation).
Quelques exemples de structures partenaires : – Sur le territoire Rennes Nord : Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) Grand Cordel, Maisons de Quartier de La Bellangerais et de Villejean, le Cadran, Espace Jeunes de Betton, éducateurs de rue « relais » qui travaillent avec ces structures Jeunesse, dispositif d’insertion « Breizh Insertion Sport », etc. – Sur le territoire de Vitré Communauté : le Foyer de jeunes travailleurs (FJT) de Vitré, la Mission locale de Vitré, l’Espace Jeunes La Guerche, le Service Jeunesse de Vitré Communauté avec 2 antennes, etc. |
Dans un second temps, un diagnostic est organisé, via un questionnaire en ligne, afin de collecter les attentes des acteurs Jeunesse en ce qui concerne cette formation-action. Sur les deux territoires, les résultats du questionnaire ont confirmé ce que Liberté Couleurs souhaitait aborder lors de la formation, à savoir :
Savoirs | Savoir-être | Savoir-Faire |
Conduites addictives Drogues Pratiques des jeunes Repérage Lieux ressources Compétences psychosociales Matériel de réduction des risques et des dommages | Prise de recul sur ses propres représentations Posture professionnelle Comment et quand orienter | Animation – coanimation d’un outil de prévention Gestion de groupe Accompagnement individuel d’un jeune avec conduite addictive |
Cette phase de diagnostic est complétée d’échanges avec quelques acteurs Jeunesse du territoire pour affiner les objectifs et les contenus de la formation-action.
Organisation de la formation des acteurs Jeunesse
La formation est structurée en quatre demi-journées, modulables en fonction des territoires, espacées d’une à trois semaines. Chacun de ces temps est organisé dans l’idéal dans une structure différente, ce qui s’inscrit dans le souhait de développer l’interconnaissance entre les participants à la formation et de contribuer ainsi au renforcement de la dynamique territoriale. 12 acteurs Jeunesse ont participé à cette formation sur le territoire Rennes Nord et 14 sur Vitré Communauté.
1er temps « Conduites addictives, de quoi parle-t-on ? »
Il s’agit ici de partager les savoirs essentiels à connaître autour des comportements addictifs des jeunes. A la suite de la première expérience avec les acteurs de Rennes Nord, il a été décidé d’ajouter des échanges autour des facteurs de protection (les compétences psychosociales notamment) et des facteurs de risques (échanges autour des stratégies marketing des alcooliers par exemple).
Liberté Couleurs coordonne au niveau local le dispositif TREND (piloté au niveau national par l’OFDT). Ainsi, dans le cadre de ses interventions, Liberté Couleurs peut apporter des données factuelles sur ce qu’il se passe en Bretagne : produits qui circulent, pratiques, prix du marché, usages, publics, modalités de consommation, etc., et répondre aux représentations de chacun. |
A la fin de ce premier temps, des questions des participants sont collectées autour des données concrètes qu’ils souhaiteraient connaître, en lien avec les produits psychoactifs et les consommations. Cela permet de préparer l’intervention de Guillaume Pavic, coordinateur du dispositif TREND/SINTES[7] chez Liberté Couleurs, prévu pour le deuxième temps.
2ième temps « Conduites addictives, comment repérer et orienter ? »
Ce temps est ainsi constitué d’une première partie « épidémiologie » grâce aux apports de Guillaume Pavic. Il permet d’objectiver ou de contredire, avec des données factuelles, les ressentis des participants à la formation.
La seconde partie se concentre sur le repérage, en s’appuyant sur des situations qui peuvent poser problèmes dans les structures. Un représentant de la Consultation Jeunes Consommateurs[8] (CJC) participe aux échanges et peut ainsi apporter des éclairages sur les situations travaillées dans le groupe : ce qui pose question, ce qui fait que la situation est inquiétante, ce qui a été proposé, ce qui aurait pu être proposé, etc.
Il s’agit également d’apporter des outils simples pour faciliter le repérage comme, l’autotest de Fageström[9] pour le tabac, ou le CAST[10] pour la cannabis et de discuter sur différents points de vigilance observables chez les jeunes en difficulté, tels que les problèmes de sommeil, des changements de comportements ou de fréquentations, des situations d’échec scolaire, une diminution de la confiance envers l’adulte, etc.
3ième temps : « Conduites addictives : comment les prévenir et réduire les risques ? »
Ce temps invite aux échanges au sein du groupe sur les compétences psycho-sociales. Anais Thoron propose ainsi aux participants, en groupe, de « penser à un outil que vous connaissez ou que vous avez pu animer, lié à la santé, qui cherche à développer les compétences psychosociales. », afin de permettre aux uns et aux autres de découvrir les outils utilisés et d’encourager le partage d’expériences.
Le dispositif T.A.C. a été conçu par la Direction interrégionale Grand Ouest de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, en lien avec Liberté Couleurs, pour mener un travail de prévention auprès de jeunes mineurs suivis par la PJJ autour des conduites addictives (principalement autour des 3 principaux produits consommés par les jeunes : tabac, alcool, cannabis), dans le cadre de leur parcours éducatif. Ce dispositif vise à déclencher un processus de réflexion chez ces jeunes, en abordant les notions de responsabilité et de réduction des risques face aux consommations. |
C’est lors de ce temps que peuvent être présentés les outils développés dans le cadre du dispositif T.A.C.[11].
Dans le cadre de cette formation, il s’agit de voir ensemble ce que ces outils permettent de travailler avec les jeunes au niveau du développement de leurs compétences psychosociales.En particulier, le dispositif T.A.C. comprend deux outils d’animation collective :
- L’outil « Qu’en penses-tu ? » sur les représentations sociales liées aux produits et aux consommations, avec des cartes posant différentes questions comme par exemple : « Les cigarettes classiques sont moins nocives que les roulées ? »
- L’outil « Que fais-tu ? » sur la responsabilisation, avec un photolangage de situations (par exemple, une carte mettant en scène des enfants à qui l’on tend une cigarette), permettant des échanges sur ces situations.
En préparation du 4ième temps de la formation, Anais Thoron demande au groupe de choisir sur quelle partie des outils il souhaite travailler. Globalement, les acteurs Jeunesse choisissent plutôt l’outil « Qu’en penses-tu ?» et les acteurs insertions (présents dans le groupe de Vitré – les intervenants socio-éducatifs travaillant dans des foyers de jeunes travailleurs en particulier), l’outil « Que fais-tu ? », ce qui correspond bien aux préoccupations de chaque type de professionnel.
Lors de ce 3ième temps, des échanges et discussions ont également lieu autour de la posture idéale à adopter en tant que professionnel, en interpellant le groupe sur différents points :
- Être soi-même au clair sur ses consommations,
- Ne pas dramatiser les consommations et éviter les clichés,
- Se fixer des limites en tant que professionnel dans son discours, se protéger en tant qu’intervenant mais également en tant que personne : s’appuyer sur des collègues ou structures ressources si nécessaire,
- Mettre à distance ce qu’on veut pour le jeune car cela peut ne pas être sa réalité (éviter les injonctions).
Enfin, Anais Thoron présente aux participants du matériel de prévention et de réduction des risques (RdR) comme le testeur de monoxyde de carbone, les éthylotest, la réglette d’alcoolémie, etc.
4ième temps : « préparation de la coanimation »
Il s’agit ici de préparer les participants aux futures coanimations d’interventions auprès des jeunes qu’ils pourront mener dans leur structure. Pour ce faire, un travail d’identification des éléments indispensables pour ces temps d’échange avec les jeunes est effectué avec le groupe[12].
Ensuite, un atelier d’expérimentation de la coanimation avec les participants est organisé, sous la forme d’un jeu de rôle (animateurs, jeunes et observateurs). Il s’agit, pendant environ 15 minutes, de s’entrainer sur la façon d’introduire l’intervention, de présenter les outils, de commencer les échanges, et de conclure. Chaque rôle partage ensuite son retour d’expérience, toujours très riche.
Coanimations dans les structures Jeunesse
Sur le territoire Rennes Nord, en raison du premier confinement et des difficultés liées à la situation sanitaire, seule une coanimation, sur les quatre prévues en 2020, a pu être mise en œuvre. En revanche, les 4 actions envisagées sur le territoire de Vitré Communauté ont été organisées en 2021.
A la suite de ces coanimations, il est constaté qu’il est plus pertinent d’aborder la thématique du tabac auprès du public en insertion (Mission locale et FJT). Âgé en moyenne de 19-20 ans, les jeunes en structures d’insertion sont plus consommateurs et potentiellement déjà dans une réflexion autour d’une dynamique de changement quant à leurs consommations, ce qui est moins le cas du public des Espaces jeunes, âgé entre 14 et 16 ans, encore au stade de l’expérimentation.
Ainsi, en Mission locale et FJT, des échanges ont porté sur cette question « Qu’est ce qui peut être fumé comme une cigarette ? » et un travail de classement selon la toxicité du monoxyde de carbone de chaque produit a été mené. Cela permet de déconstruire les idées reçues, d’aborder notamment la question de la chicha (casser la représentation qui consiste en la croyance que fumer la chicha est moins nocif) et d’introduire le testeur de monoxyde de carbone. Cet outil permet, en complément des discussions de groupe, des échanges individuels sur les consommations, d’identifier le potentiel désir de changement chez certains jeunes et de répondre à des inquiétudes au regard des résultats du test : « Admettons, si demain, tu décidais d’arrêter de fumer, sache que le monoxyde de carbone, c’est quelque chose qui part très, très vite, donc tu en verrais les résultats très rapidement. ».
Si un jeune souhaite travailler sur sa consommation, un partage d’informations sur les ressources disponibles est effectué et il lui est proposé d’en informer son Conseiller garantie jeune[13].
Principaux enseignements
Résultats observés
Bilan des activités de formation-action menées
Il s’agit de la 4ième et dernière phase du projet, menée début septembre 2021 avec les acteurs du territoire de Vitré Communauté. Une réunion de travail a ainsi été organisée avec toutes les personnes formées, qu’elles aient coanimé une action auprès des jeunes ou non.
En sous-groupe mixtes (avec des personnes ayant coanimé ou pas), l’utilisation de l’outil de Mind Mapping a permis de faire ressortir les enseignements du projet puis, en partageant ces travaux tous ensemble, d’identifier les suites possibles, les perspectives.
Les retours des acteurs Jeunesse ont été globalement très positifs, comme l’illustre ces exemples de verbatims issus de cette réunion de bilan : « complémentarité du binôme », « permet de se relancer, sortir de l’observation », « donne envie d’approfondir le sujet », etc.
En ce qui concerne les personnes qui ont coanimé, une des difficultés a pu être de trouver sa bonne place dans la coanimation d’un groupe constitué de jeunes accompagnés par ailleurs au quotidien, et avec une co-animatrice plus spécialisée sur le sujet des consommations de substances addictives.
Dans le cadre de cette réunion, un questionnaire de satisfaction a également été rempli par les participants. Les éléments appréciés concernent la qualité des échanges au sein du groupe (marqués par une diversité des profils jugée très riche), l’intérêt de découvrir de nouveaux partenaires, l’apport d’outils concrets (T.A.C.) et de données objectivées (TREND) et la qualité de l’animation (simple, rassurante). Une remarque d’amélioration a porté sur le délai trop long entre la formation et la coanimation (deux mois).
Le renforcement des partenariats avec les acteurs des territoires
Liberté Couleurs n’a pas vocation à s’imposer comme indispensable et à systématiquement coanimer des interventions. L’objectif est qu’un maximum d’acteurs Jeunesse soient outillés, gagnent en légitimité et en compétence, surtout à leurs propres yeux, pour pouvoir ensuite animer des échanges en autonomie. L’association reste disponible pour ces acteurs, dans la mesure de ses possibilités, pour des temps d’échanges permettant de rassurer sur la posture ou la pratique ou de creuser une situation particulière rencontrée.
Ce projet a par ailleurs permis à Liberté Couleur de nouer de nouveaux partenariats, comme c’est le cas par exemple avec la Mission locale de Vitré. Une convention tripartite a en effet été signée avec cette Mission locale et la CJC pour organiser de nouvelles actions auprès des jeunes.
Parfois, les suites de la démarche peuvent être limitées par certaines difficultés :
- L’actualité peut venir mettre la thématique des addictions au second plan (COVID),
- Le turnover des acteurs sur les territoires peut faire perdre des contacts dans les structures,
- Le développement d’actions sur cette thématique dépend de la volonté des responsables des structures, des souhaits politiques sur le territoire, etc.
- La question des financements a évidemment un impact majeur.
Malgré ces limites possibles, plusieurs nouvelles actions sont nées de cette première démarche de formation-action auprès des acteurs Jeunesse, comme par exemple :
- Le développement d’une nouvelle formation-action dans le Morbihan, en lien avec l’IREPS Bretagne, qui intervient sur le développement des compétences psychosociales sur ce département.
- La coanimation d’actions en collège avec des acteurs Jeunesse formés via ce projet à La Guerche-de-Bretagne et à Vitré : cette organisation de l’animation est très intéressante pour les jeunes car cela leur permet de rencontrer au collège ces acteurs Jeunesse qu’ils pourront voir ensuite dans d’autres structures, en dehors de l’éducation nationale.
De nouvelles coanimations prévues avec le Foyer de jeunes travailleurs ou la Mission locale de Vitré. Depuis 2019, Liberté Couleurs répond à un appel à projets, porté par la CNAM dans le cadre du Mois Sans Tabac, pour intervenir auprès du public en situation d’insertion. En 2021, cette action a été menée au FJT avec une intervenante socioéducative ayant participé à la formation-action. Cette dernière était en première ligne sur cette nouvelle action et Anais Thoron est venue l’appuyer sur différents temps avec des techniques et des outils d’animation (comme « Tire ta clope » ), afin qu’elle puisse devenir effectivement autonome après ce second accompagnement. Un représentant du CSAPA partenaire un une sophro-relaxologue sont également intervenus sur cette action.
Un autre outil utilisé dans les actions de prévention de Liberté Couleurs est le jeu « Tire ta clope », qui permet d’identifier les cigarettes « plaisir », « besoin » et « habitude » et d’échanger sur ces différents types, en posant des questions comme « selon vous, quelle serait la plus facile à supprimer ? » et de voir avec les jeunes s’ils souhaitent tenter de supprimer certaines d’entre elles (en général celles liées à la catégorie « habitude »). |
La confirmation de constats effectués via d’autres actions sur la relation des jeunes au tabac
Selon Anais Thoron, le tabac semble désormais dénormalisé chez les jeunes. Dans les échanges, il n’est plus avancé que fumer permet de faire partie d’un groupe, de draguer, etc. mais plutôt que fumer entraine des risques forts de cancer, que ça coûte cher, qu’on peut vite être dépendant, etc. L’enquête EnCLASS[14] de 2021 confirme une baisse de l’expérimentation (de 44% depuis 2010) et de consommation quotidienne de tabac (divisée par 4 entre 2010 et 2021) chez les collégiens.
En revanche, le public accueilli en structures d’insertion est lui beaucoup plus concerné par la consommation de tabac. Dans les quartiers, c’est le cannabis qui semble être la substance sur laquelle il y a le plus d’échanges. Enfin, en lien avec l’actualité, le CBD fait l’objet de nombreuses interrogations chez les jeunes.
La question de la place de la formation de professionnels dans les activités de Liberté Couleurs
Si l’activité de formation professionnelle fait partie des activités de l’association depuis de nombreuses années, c’est avec cette démarche qu’elle s’est développée dans le Pôle « Consommation de produits psychoactifs ». Cela a permis au Pôle de s’interroger sur la place que peut prendre la formation-action dans ses activités ; il est d’ailleurs très sollicité par des partenaires pour ce type d’intervention. Les actions de formation permettent en particulier d’échanger de façon plus profonde avec les professionnels partenaires, ce qui est très enrichissant pour les pratiques des équipes de Liberté Couleurs.
L’action a enfin permis de prendre le temps de la réflexion sur les outils à utiliser, la méthode, de se renseigner sur ce qu’il pouvait se passer ailleurs, etc. Cela a abouti à la structuration d’un plan de formation, de documents de communication autour de cette offre de formation, à la construction de modalités de diagnostic et d’évaluation (basées sur les trois questions « savoirs / savoir-être / savoir-faire) ; autant d’éléments réutilisables (en les adaptant) dans d’autres contextes d’intervention.
Des leviers de réussite et quelques freins
Annexe 1
Annexe 2 – Éléments indispensables à préparer avant un temps d’échanges avec les jeunes sur des thématiques liées à la santé
[1] http://www.libertecouleurs.org/consommation-de-produits-psychoactifs/
[2] https://www.collectif-orange-bleue.com/malle-de-prev
[3] https://www.collectif-orange-bleue.com/
[4] https://www.drogues.gouv.fr/publication-du-plan-national-de-mobilisation-contre-les-addictions-2018-2022
[5]https://www.drogues-info-service.fr/Tout-savoir-sur-les-drogues/Se-faire-aider/Les-Consultations-jeunes-consommateurs-CJC-une-aide-aux-jeunes-et-a-leur-entourage
[6] https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000028287486/
[7] http://www.libertecouleurs.org/trendsintes/
[8]https://www.drogues-info-service.fr/Tout-savoir-sur-les-drogues/Se-faire-aider/Les-Consultations-jeunes-consommateurs-CJC-une-aide-aux-jeunes-et-a-leur-entourage
[9] Cf. Annexe 1
[10] https://www.addictaide.fr/outil/cast-cannabis/
[11]https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/alcool/documents/communication-congres/le-dispositif-tac-tabac-alcool-cannabis-un-outil-de-prevention-et-de-reduction-des-risques-lies-aux-consommations-des-mineurs-pris-en-char
[12] Cf. Annexe 2
[13] https://travail-emploi.gouv.fr/emploi-et-insertion/mesures-jeunes/garantiejeunes/article/garantie-jeunes-fiche-pratique
[14] Enquête de l’ODFT sur les Usages d’alcool, de tabac et de cannabis chez les élèves de 3e en 2021 – https://www.ofdt.fr/publications/collections/periodiques/lettre-tendances/usages-dalcool-de-tabac-et-de-cannabis-chez-les-eleves-de-3supesup-en-2021-tendances-148-decembre-2021/